Maternité

Critique de la parentalité positive

Ce n’est pas sans a priori que je me tente dans ce billet d’humeur autour de la parentalité positive.

Pour ceux qui me connaissent, il faut savoir que j’ai besoin d’intellectualiser pour me rassurer. Je lis, j’écoute, je me documente. Ca m’a notamment beaucoup aidé pour l’accouchement naturel de mon deuxième. Et ça m’aide aussi à me donner quelques clés pour gérer des situations compliquées avec mes enfants. Nommer ses émotions, les reconnaître et les accueillir, utiliser diverses stratégies pour parer un refus ou une crise.

Des livres utiles sur l’éducation positive

Parmi les livres qui m’ont beaucoup aidés, il y a :

Ensuite, vous pouvez aussi vous penchez sur d’autres best-sellers comme :

Alors, ces bouquins je les ai aimé et ils m’ont donné plein de super outils pour le quotidien mais… Ben oui, il y a un mais.

Le vice caché des livres sur la parentalité positive

D’abord, ce que la parentalité positive n’est pas :

  • Une baguette magique
  • Un outil pour obtenir l’obéissance de nos enfants
  • Un laxisme, une absence de limites ou de frustration
  • Une liste d’outils sortie de son contexte à appliquer aveuglément

La parentalité positive : un principe indiscutable

Quelques exemples de principes prônés par l’éducation positive :

  • Communiquer sans violence et avec bienveillance
  • Ne pas crier mais rester ferme
  • Donner du sens
  • Ne pas punir
  • Rendre l’enfant acteur
  • Dire « Stop » et pas « Non »
  • Ne pas dire « bravo »
  • Etc.

Tout ces petits tips qui servent à l’intérêt de l’enfant, c’est absolument génial et j’ai envie d’éduquer mon enfant comme ça évidemment. Faire de lui un adulte émotionnellement indépendant, sain, autonome… La promesse est alléchante. Qui ne le voudrait pas d’ailleurs? On ne peut pas être contre.

« Comment pourrait-on légitimement s’opposer à la poursuite de l’intérêt supérieur de l’enfant? Être «contre» l’éducation positive serait aussi incongru et révoltant qu’être «contre» la paix ou «contre» la bonne santé! »

Béatrice Kemmerer dans L’éducation positive est-elle vraiment positive? – Slate.fr

La parentalité positive ; une affaire de femmes

Je ne sais pas vous mais, de mon côté, en ce qui concerne l’éducation des enfants, c’est plutôt moi qui me documente sur ces choses à dire à un enfant et surtout à ne pas dire .

Pour moi, il manque un chapitre dans leurs livres : que fait-on lorsque notre partenaire d’éducation n’a pas lu ces livres ? Et qu’il applique précisément CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE ? S’énerver ? S’exaspérer? Non, ça ne va pas dans le sens de la communication bienveillante et non violente. Alors quoi ? L’éduquer?

Doit-on éduquer son conjoint comme on éduque son enfant? Expliquer, donner du sens, utiliser l’humeur, la patience? A-t-on seulement ce temps et cette énergie en plus? Voilà de quoi alourdir encore considérablement notre charge mentale. A nous maintenant de vêtir la casquette de thérapeute.

« Au 21e siècle, la parentalité était une affaire de femmes, terriblement anxieuses et épuisées… Cette tendance générale semble parfois encore plus marquée dans les communautés qui se revendiquent de l’éducation positive.« 

Béatrice Kemmerer dans L’éducation positive est-elle vraiment positive? – Slate.fr

La parentalité positive l’est-elle vis-à-vis des parents?

Une vulgarisation des préceptes de la parentalité positive a rendu cette vision très manichéenne. En effet, combien de phrases peut-on lire nous scandant « faite ceci », « ne faites jamais ça », « toujours comme ça »? Qu’en est-il des injonctions faites aux parents qui suivent ces conseils ? Sont-ce des principes bienveillants et positifs? L’éducation positive aurait à gagner à l’être tout autant avec les adultes qu’elle ne l’est pour les enfants.

La culpabilité maternelle est un brasier qui ne demande qu’à s’enflammer et la parentalité positive est une allumette près du grattoir.

La parentalité positive et l’autorité

Alors c’est bien de tenir compte des émotions des enfants biens sûr. On évite ainsi des conflits permanents. Mais comme chaque chose, je pense qu’un équilibre est nécessaire. Ainsi, on ne peut pas toujours chercher à avoir l’adhésion de l’enfant pour faire telle ou telle chose. Certaines tâches doivent être faites parce qu’il en est ainsi, sans justifications complémentaires. L’autorité en amont reste quelque chose d’important dans la construction d’un enfant et ce qui semble manquer à l’éducation positive. Cette pratique d’éducation n’implique pas de contraindre l’enfant à réaliser des tâches déplaisantes qu’il n’a pas envie d’accomplir. Or, la vie est faite de cela aussi. C’est donc tout aussi nécessaire de leur apprendre dès leur plus jeune âge. La réalité ne consiste pas à faire que ce que l’on veut et que ce qui nous plait. Le goût de l’effort doit être donné et c’est aussi le rôle du parent de les accompagner vers cela.

En conclusion, faites vous confiance.

Invariablement, l’expression « tout est une question d’équilibre » s’applique ici. Les livres, c’est bien. Mais il faut que ça reste une source d’inspiration et non pas un guide à suivre au pied de la lettre.

  • VOUS êtes le parent. VOUS êtes celui qui connaissez le mieux VOTRE enfant.
  • Votre enfant vous aime comme vous êtes et de manière inconditionnelle.
  • L’amour est le meilleur ingrédient pour réussir son éducation positive
  • Vous ne traumatisez pas votre enfant parce que vous n’avez pas eu la bonne attitude écrite à la page 57 du guide du parent bienveillant.
  • Chaque enfant est unique. Chaque parent est unique. Chaque situation est unique. Donc il n’y a pas de recette miracle à appliquer. Faites confiance à votre instinct, intuition, feeling,…
  • Quoi que vous fassiez, votre enfant finira par vous faire des reproches. Alors, on se détend. 😀

Pour allez plus loin :

Je vous recommande les références suivantes qui m’ont aidées à écrire cet article.

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