Aujourd’hui, nous vous dressons un nouveau portrait de wonderfull mum. Cependant, avant de commencer, je souhaite dédicacer cet entretien à une amie qui se reconnaitra ❤️.
Bien que nous avions déjà dans l’idée d’interviewer cette wonderfull mum, le deuil périnatal que vit actuellement une de mes amies, a précipité la rédaction de ce portrait (ma façon à moi de lui dire que je suis là).
Le témoignage du deuil périnatal par Méliza
Nous vous présentons Méliza, cette jeune maman entrepreneuse de 32 ans, à la tête d’une petite tribu de 3 enfants ! Méliza, est assistante sociale en freelance et est plus particulièrement spécialisée dans l’accompagnement du deuil périnatal. Par ailleurs, également auteure du livre Mère inachevée, elle a accepté de nous parler de son histoire personnelle, étroitement liée à son activité qu’elle mène aujourd’hui.
Pouvez-vous nous parler de votre livre sur le deuil périnatal ?
« Mère inachevée » est mon témoignage sur le deuil périnatal. Il n’a pas été écrit dans un premier temps pour être publié. Quand j’ai commencé à écrire mon histoire, celle du décès de notre premier enfant Clément, à 3 jours du terme in utéro, le but était thérapeutique. Par conséquent, écrire ce qu’il s’était passé, pour réaliser et apprendre à accepter cette terrible situation. Écrire pour me décharger de mes émotions. Pour cette raison, l’écriture s’est réalisée sur plusieurs années car en fonction de mon avancée dans le processus de deuil, me replonger dans mes souvenirs pouvait me faire du mal moralement.
Une fois l’écrit achevé, je me suis dit « et si mon vécu pouvait aider d’autres parents endeuillés ? Et si l’entourage pouvait se mettre à la place d’une mère ayant perdu son bébé, une mère inachevée ? ». Comprendre une situation si bouleversante est le premier pas pour pouvoir apporter son aide.
Comment auriez-vous voulu être accompagnée lorsque vous avez vécu votre deuil périnatal ? Comment auriez-vous voulu que les gens se comportent?
Après mon accouchement de Clément, durant mon séjour à la maternité, j’aurai aimé qu’on m’explique exactement ce qu’il était possible ou non pour les funérailles par exemple. Qu’on nous accompagne pour ces démarches. Nous avons posé nous même ces questions et l’équipe soignante n’était pas réellement formée sur le sujet. Nous avons réalisé, mon mari et moi, les démarches auprès de la Mairie et des pompes funèbres, seuls, ce qui a ajouté de la douleur à notre peine.
Je regrette également qu’à la sortie de la maternité nous n’ayons pas été orientés vers un professionnel spécialisé au deuil périnatal ou même un psychologue.
Un parent endeuillé attend qu’on agisse avec lui avec beaucoup de bienveillance, d’amour et d’empathie. Ne jamais minimiser ce qu’il s’est passé comme par exemple en disant « ce n’était pas un vrai bébé« , « vaut mieux maintenant qu’après la naissance ou à 1 an de vie« , ou encore le fameux « tu en auras d’autres« . Il faut bien comprendre que la tristesse reste tristesse, la douleur reste douleur et qu’un bébé ne remplace jamais un autre bébé. Une grossesse ne remplace jamais une autre grossesse.
Vie professionnelle de Wonderfull Mum
Méliza est diplômée d’état d’assistante de service social depuis 2015. Elle a eu des expériences en association logement et en psychiatrie adulte. A la naissance de leur fille, elle voulait travailler autrement et avec son mari. Ils ont donc créé une entreprise en 2017.
Elle savait qu’elle ne voulait pas faire carrière dans ce nouveau secteur d’activité et une fois l’entreprise pérenne, elle a réfléchi à reprendre un travail qui avait plus de sens pour elle.
« Je voulais aider des parents endeuillés, leur apporter le soutien, les informations et l’accompagnement que j’aurais souhaité avoir 9 ans plus tôt »
Elle est donc revenue vers son premier amour : son métier d’assistante sociale mais en tant qu’indépendante spécialisée dans le deuil périnatal depuis cette année. Et si vous souhaitez en savoir plus sur son activité, vous pouvez la suivre sur son Instagram ou son site web.
Vie personnelle de Wonderfull Mum
Comment jonglez-vous entre vie de maman et vie professionnelle? Quelle est votre journée type ?
Ma famille est toujours prioritaire par rapport au travail. J’ai donc fait le choix de ne pas travailler le mercredi. C’est le Kids day ; une journée réservée exclusivement à mes enfants, aux activités extrascolaires, aux jeux, à la détente.
J’ai aussi fixé mes horaires de travail en fonction des horaires d’entrée et de sortie des classes de mes enfants. Je commence ma journée à 9h de mon bureau ou parfois de chez moi (l’avantage de travailler par vidéoconférence pour les accompagnements), et la termine pour être présente à 16h30 à la sortie de l’école.
L’avantage de travailler à son compte et de pouvoir travailler en plus le soir si besoin, quand les enfants sont couchés, ou une heure en plus le week-end. Être freelance permet d’ajuster mon emploi du temps en mettant toujours au centre ma vie de famille.
Quelles sont vos astuces pour garder le cap?
Rester focus sur sa ligne de conduite. Par exemple, cette semaine une cliente m’a demandé un rendez-vous un mercredi. C’était tentant, un entretien en plus, mais j’ai refusé. Le mercredi est réservé pour mes enfants et je reste fidèle à cette ligne de conduite essentielle à mon équilibre vie pro/vie perso.
Organiser sa semaine en avance et faire ses tâches au fur et à mesure.
L’organisation quand on est freelance est la clé ! Ne pas se laisser déborder par l’administratif. Se garder 30 à 45 minutes tous les jours pour. Oublier la team « dernière minute » : trop stressante et démotivante sur le long terme. L’idée est de garder sa joie au travail et à la maison.
Réserver la cantine pour le mois ! J’ai oublié une fois de réserver à temps et pendant une semaine j’ai dû faire les allers-retours le midi… Autant dire : une semaine pas très productive professionnellement.
Quoiqu’il en soit, se faire confiance tout simplement ! On est capable, on est motivée, on va y arriver !
Quelles femmes vous influencent et ont influencé pour votre vie de maman?
Deux femmes en particulier :
- Ma grand-mère, un exemple de femme courageuse qui ne laissait jamais les épreuves de la vie l’anéantir. Une femme travailleuse et une maman aimante tout en étant une femme qui prenait soin d’elle, toujours élégante. Une vraie féministe sans le savoir !
- Et une de mes tantes. Elle est infirmière et se donne pour son travail, pour prendre soin des autres. Atteinte d’endométriose et a perdu deux bébés durant ses deux grossesses en raison de sa pathologie. Par conséquent, elle a réussi à transformer ses blessures en force et a été d’une grande aide quand j’ai moi-même connu le deuil périnatal.
Souvent, les personnes qui nous influencent dans le positif sont celles que nous côtoyons le plus. Et si on leur disait plus souvent MERCI…
Quelle est votre devise, une citation ?
C’est un proverbe africain si puissant :
« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin »
Alors si vous avez aussi vécu un deuil périnatal ou si vous le vivez encore, n’hésitez pas à contacter Méliza. Par ailleurs, je tenais à préciser que j’ai lu son livre il y a déjà 2 ans et j’ai été extrêmement touchée par son histoire. Et c’est l’histoire de beaucoup de femmes aujourd’hui mais qui reste encore un sujet tabou. Je suis donc honorée de faire son portrait à travers cet article.
Merci à Méliza de nous avoir accordé du temps et merci pour le travail que vous faites au quotidien pour aider des familles en deuil 🙏.